Review: Da Vinci’s Demons « the Hanged Man »

Da Vinci's Demons (c) Starz

Da Vinci’s Demons (c) Starz
Tom Riley (Leonardo Da Vinci) et Greg Chillin (Zoroaster)

Ces dernières années, le personnage autant que le mythe autour de Leonardo Da Vinci a été mis à mal. On ne reviendra pas sur le délire éveillé que constituait le Da Vinci Code de Dan Brown – et on ne fera pas non plus de commentaires désobligeants sur son style, ni même sur le fait que le plagiat, c’est mal – tout comme le film qui en a été tiré, avec ses raccourcis scénaristiques contestables, ses fausses révélations et un rythme à faire mourir d’ennui même la personne la plus patiente et résistante qui soit. Alors lorsqu’il a été question d’une série retraçant les aventures non racontées et inédites du génie, je ne vous cache pas que j’ai eu un peu peur.

Et encore plus lorsque j’ai appris que la chaîne Starzz était derrière tout ça… Starz, chaîne câblée américaine, c’est Spartacus. C’est aussi Camelot. Mais Starz, c’est surtout une marque de fabrique très reconnaissable, et une chaîne du câble qui se revendique comme telle en proposant des programmes qui ne sont pas tous public… et qui n’ont souvent pas vraiment grand chose d’autre pour se démarquer. Spartacus suivait les péripéties de gladiateurs à travers leurs combats sanglants (avec gerbes de sang, têtes coupées…) et leur vautrage dans la débauche (avec d’autres types de gerbes… et des paires des fesses en gros plan). Bilan: une moyenne de 1.285 million de télespectateurs agglutinés devant leur télévision pour chaque nouvel épisode. Camelot (souvenez-vous: on vous en avait déjà parlé) suivait les péripéties du jeune Arthur Pendragon et reprenait les mêmes caractéristiques que Spartacus, avec Eva Greene se vautrant dans une débauche incroyable, du sang, des têtes coupées, et beaucoup d’égratignures faites aux mythes arthuriens mais avec beaucoup de scènes de nu et de sexe pour tenter de nous le faire oublier. Bilan: des audiences suffisamment catastrophiques pour que la série n’ait ni fin, ni saison 2. Voilà donc pour la petite introduction sur les productions de Starz toujours synonymes de grande qualité scénaristique (ou pas).

Malgré toutes ces appréhensions, je me suis lancé.

La scène d’ouverture est magnifique et n’a pas été sans me rappeler le type de décor très abouti et très soigné – numériquement – de la franchise Assasin’s Creed, d’Ubisoft. Visuellement, c’était donc une très belle surprise, même si le trailer promotionnel avait déjà révélé pas mal de choses à ce niveau. Mais vraiment, la photographie est toute aussi soignée que le soin apporté aux décors. Un bon point dès le début.

Il n’aura guère fallu plus de trois minutes pour voir apparaître un homme nu. Homme nu qui congédie un autre homme nu, le tout laissant très grassement supposer une probable relation homosexuelle. Pas que ça me gêne outre mesure, mais Starz tire et re-tire les mêmes ficelles parce que ça marche et que la cible de ce genre de séries en redemande, et là même si on s’attend à ce genre de contenu, ça arrive quand même beaucoup trop vite à mon goût. Troisième scène à 3’30: on poignarde l’homme qui était nu dans la scène précédente et le sang coule copieusement. Mais à mon grand étonnement, pas de femme à moitié nue avant la quatrième minute… ce qui est assez étrange. Voilà clairement de quoi donner envie de passer définitivement son chemin pour s’attaquer à quelque chose de vraiment plus intéressant, de moins prévisible et avec un peu plus de scénario.

Et puis il y a ce coup d’oeil un peu dépité à la fiche descriptive de la série sur IMDB, qui souligne le fait que la série a été créée par David S. Goyer, heureuse tête pensante de la trilogie du Dark Knight ou de Man of Steel (qui sort très bientôt dans les salles, au passage), et qu’elle a dores et déjà été renouvelée pour une seconde saison après seulement la diffusion de son pilote qui a réuni 2.14 millions de téléspectateurs… On respire un grand coup, et on s’y remet.

Le coup de poignard du début d’épisode permet de recréer l’histoire de Da Vinci et de mettre en lumière es tensions socio-politiques au sein de la société de l’époque à Florence. La reconstitution de ce qu’était la vie en Italie pendant la Renaissance est assez fidèle et on se laisse prendre au jeu: qui a commandité cet assassinat ? Qui a-t-on assassiné et pourquoi ? Ces questions sont temporairement laissées en suspend pour faire entre en scène le protagoniste de cette histoire, Leonardo Da Vinci (Tom Riley), qui est ingénieur, peintre, dessinateur, anatomiste, artiste, amant, aventurier, […] et qui fait probablement très bien la vaisselle et est doué en poésie (tant qu’à faire, autant lui donner toutes les qualités pour séduire un maximum de téléspectatrices – le retour des grosses ficelles made in Starz). Mais quelque chose laisse présager que cet exposé de ses qualités n’est pas complet et qu’on en apprendra davantage à ce sujet avec les épisodes suivants.

Da Vinci's Demons (c) Starz

Tom Riley (Leonardo Da Vinci)

Mais même s’il est très intelligent et sait déjà tout faire, Da Vinci est flanqué de deux compagnons, Zoroaster (Gregg Chillin) et Nico (Eros Vlahos) qui ne sont – bien entendu – pas du tout présentés ou très sommairement, comme tous bons faire-valoir qui se respectent. On apprend que Da Vinci est une tête brûlée qui a l’habitude de se fourrer dans des situations pas possibles juste pour prouver qu’il a raison ou qu’il peut relever un défi, et on constate aussi à travers l’expérimentation de sa « machine à voler » qu’il entraîne ses compagnons dans ses aventures sans trop leur laisser d’autre choix que de hurler une fois devant le fait accompli.

Elément d’intérêt de l’épisode: Lucrezia (Laura Haddock), sublime, et toujours très entourée afin qu’aucun indésirable ne l’approche. Il y a fort à parier que Da Vinci saura trouver une astuce pour l’approcher et que cela ne sera pas sans conséquences pour lui. Egalement, la relation entre le génie et son père laisse entrevoir quelques rebondissements futurs, et j’ai vraiment hâte d’en apprendre d’avantage à ce sujet. Quoi qu’il en soit, l’éducation reçue par Da Vinci a sans nul doute été cruelle et empreinte de violence parce qu’il n’était « que » le bâtard et non le fils légitime de son père.

Pour la suite, j’attends surtout d’en apprendre plus sur le complot qui est en train de s’installer, de comprendre les motivations de ses protagonistes et de les voir exposées. Il risque d’être compliqué de jouer sur ce terrain et de se montrer aussi percutant que les Borgias dans la manière de lier les pièces du puzzle entre elles. Sur ce point, j’attends beaucoup, mais je conserve quand même en tête le fait que les séries Starz promettent souvent beaucoup de choses dès le départ mais n’en explorent souvent pas le quart pour privilégier des scènes spectaculaires de combat au ralenti et les scénes de nu au réalisme discutable.

Rating: ★★½☆☆
Avis: La réussite de cette adaptation / réinvention de l’histoire de Leonardo Da Vinci passera par le bon développement et la crédibilité des intrigues autant que par le soin apporté à la scénarisation. Tom Riley campe un personnage principal parfait qui n’en fait ni trop, ni pas assez, et est donc pile poil dans son rôle. Les décors autant que les costumes sont à la hauteur. Même le générique d’ouverture est visuellement séduisant ! Il ne manque vraiment que de constater un véritable effort côté histoire pour achever de me convaincre concernant Da Vinci’s demons.

Originaire de Munich, Max prépare actuellement un Bachelor degree de communication à l'Université de Chapman, Californie. Il a écrit et produit du contenu pour son journal de son lycée, ainsi que pour divers sites consacrés à l'actualité des séries qu'il affectionne.

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