Review : Continuum « Second chances »

Continuum © Showcase Tous les dimanche soir sur Showcase en VO et VOSTFR

Continuum (c) Showcase
« The Future is in her hands. »

Alec: You think that telling me what I’ll become will create some type of paradox whereby my knowing it wont actually happen. But what you may not know is that there are two schools of quantum time-travel theory. On the one hand you have already changed the future by going back in time, the damage is done, you can’t stop what’s already been started.
Kiera: What’s the other?
Alec: That this journey is part of your own time-line from the future. That is to say that all of these events already happened before and you’re simply going through the motions, again.

Ils ont été nombreux ceux qui se sont amusés avec les voyages dans le temps. Plus qu’un divertissement pour nous, téléspectateurs, c’est une obsession depuis plusieurs décennies, maintenant, si cela ne se compte pas en siècles pour ne pas nommer le brillant H.G. Wells. Pour ne parler que des séries récentes, de Sliders à Heroes en passant par Flashforward, la philosophie de la machine à remonter le temps à travers divers moyens et les multiples possibilités de changer notre futur – tout comme notre passé – a été déjà bien éprouvée sur nos écrans autant que dans nos lectures. De l’utilisation des pouvoirs psychiques à la technologie de la physique quantique comme du destin des visions prémonitoires, tout y passe. Mais chaque série ayant fait appel à cette science fiction utilise sa propre école de la théorie du voyage dans le temps.

Rachel Nichols « Kiera Cameron »

2077, my time, my city, my family. When terrorists killed thousands of innocents, they were condemned to die. They had other plans. A time travel device sent us all back 65 years. I want to get home but I can’t be sure what I would return to if history is changed. Their plan : to corrupt and control the present in order to win the future. What they didn’t plan on, was me.

En 2012, au moment où toutes les séries américaines voient le déclin de leur saison pour laisser place aux mini séries de l’été, Showcase, antenne canadienne de la chaîne américaine Showtime, diffuse pour la première fois sa série de l’année « Continuum« . En tête d’affiche : Rachel Nichols (un paradoxe d’Alias), Victor Webster (leader de Mutant X), Erik Knudsen (éprouvé par la post-apocalyptique Jericho), Stephen Lobo (aperçu dans Smallville) et des maîtres de Stargate : Jennifer Spence, Lexa Doig et enfin, Tony Amendola. Un joli petit monde en orbite du plus grand mystère de l’univers : peut-on voyager dans le temps et quelles en sont alors les conséquences ? Etablie sur 10 épisodes de 45 minutes, Continuum a pourtant un peu de mal à démarrer. Si les audiences ne sont pas mauvaises, elles ne crèvent pas les records de la chaîne. En effet, il faut attendre quelques épisodes avant d’entrevoir la véritable intrigue qui se cache derrière ce qui s’apparente au premier regard, pour nos protagonistes, à un accident.

Manifestation Liber8
20 years ago when the corporations bailed out our failed governments, they sold it to us as salvation. Now, we see, we have paid for this rescue with our freedom. We have awakened to the truth. We have become slaves to the corporate congress.
– Edward Kagame

Tout au long de sa première saison, Continuum ne semble respecter aucune des deux écoles de la théorie mentionnée par Alec. Kiera Cameron est un élément honorable de la police de Vancouver (CPS) et une mère et épouse épanouie en 2077 quand elle est propulsée 65 ans en arrière avec un groupe de terroristes. Si la question de sa présence dans le plan d’évasion de ces derniers ne se pose pas les premiers temps, nous découvrirons à l’issue de la saison 1 qu’elle n’est pas là par hasard. La raison, en revanche, reste un mystère de la saison 2 débutant ce dimanche 21 avril. En attendant, Kiera rejoint la police de Vancouver pour faire face à une révolution, orchestrée en sous marin par les évadés de 2077. Cette forte manifestation porte le nom de Liber8. Un jeu de mot et un symbole astucieux que l’on retrouve à plusieurs reprises. Un huit, un signe d’infini, le continuum… Si la série apparaît en premier lieu assez légère et parfois peu convaincante avec un synopsis somme toute banal, elle n’en mérite pas moins que l’on creuse un peu pour y trouver des symboles, des indices dissimulés çà et là. A première vue… Continuum ne paye pas de mine, encore une série sur le voyage dans le temps.

Mais si on lui donne une seconde chance, on découvre que sa force réside dans la sincérité engagée par les personnages touchants et émouvants autant que drôles. Des situations cocasses comme dangereuses, les protagonistes ne manquent pas de background, chacun à leur niveau et ont chacun leur rôle à jouer dans le grand débâcle du continuum espace temps. Le futur a-t-il changé ? Tournons-nous en boucle ? C’est une question qui reste en suspend sur l’intégralité de la première saison car il est impossible de déterminer le fonctionnement du voyage dans le temps de Continuum. Ici, il ne s’agit pas de terminer chaque épisode par un cliffhanger avec une question dont on n’aura jamais la réponse. Ici, les questions s’enchaînent avec des réponses à demi mot, comme des multitudes d’indices d’un puzzle bien construit éparpillés à travers plusieurs épisodes. C’est dans sa façon de réaliser chaque fin d’épisode que Simon Barry installe une tension quasi parfaite, faisant apparaître le générique avant le fondu au noir alors que les personnages s’éloignent, refusant de nous délivrer leur véritable secret. Le tout sur une compilation de chansons d’exception qui font l’émotion et l’intensité de la série.

Sur des fonds d’Alias, avec l’humour de Sliders, une touche de Stargate et une lynchée de Tron, c’est une première saison captivante et réussie que nous a livrée Showcase l’année dernière. Sans pour autant user d’un surmaquillage de voiture volée et d’une garde robe haut de gamme faisant office de panneau publicitaire pour les grands couturiers et encore moins de coupes capillaires L’Oréal, Continuum se révèle authentique dans sa catégorie science-fiction. Alors que nous réserve-t-on pour cette nouvelle saison 2 ?

William B. Davis « Old Alec Sadler »

Des rebondissements, de l’action, du suspense, tout y est ! Dès les premières minutes, nous retrouvons la charte habituelle de Continuum : prologue du futur, péripéties du présent, épilogue à cliffhanger façon Retour vers le Futur, sans oublier la chanson qui fera la caractéristique de l’épisode et la musique remasterisée et améliorée pour l’occasion, sans pour autant en changer les thèmes faisant à présent partie intégrante de la série. Plus d’effets spéciaux, plus de gadgets et toujours des questions dont les réponses se dessinent peu à peu.

La saison 2 de Continuum démarre plutôt fort avec son Season Premiere « Second Chances » ! Des rebondissements qui ne sont pas sans rappeler un certain épisode d’Alias, autant dans les couleurs que dans la chasse dans les couloirs de ce qui semble être un asile… Puis un développement plutôt banal, au final. Nous poursuivons l’histoire exactement là où elle s’est arrêtée, à peine quelques jours après l’effondrement d’une tour en plein centre qui fera l’Histoire du futur. Et comme toujours, la finesse de l’intrigue se révèle en épilogue. Si nous ne savons toujours pas quel est le fameux message que Alec s’est envoyé à lui-même, les conditions dans lesquelles il lui parvient s’avèrent bien plus préméditées que l’on aurait pu le penser. Alors que la saison 1 avait un démarrage plutôt lent avec un certain temps pour que chaque chose prenne sa place, la saison 2, quant à elle, semble ne pas avoir été en pause. Continuum poursuit donc sa lancée et son scénario : sauver le futur.

Mais pas d’une catastrophe, non non, Continuum s’amuse parfois de certains clichés inévitables mais pas celui-ci. C’est un peu comme si… William Bell utilisait Peter Bishop pour atteindre Olivia Dunham et lui implanter des données capitales uniquement accessibles grâce au génie décalé de Walter Bishop. Un affrontement entre l’intrigante Fringe et la dynamique Alias, le tout sans se départir de son fond high-tech de Tron, Continuum n’est pas prête de dévoiler tous ses secrets pour le moment et elle continue de semer ses petits indices çà et là. Malgré cela, c’est un redémarrage plutôt doux, histoire de remettre le téléspectateur dans le bain après près d’un an d’absence, sans brusqueries, suffisamment pour susciter l’intérêt. Kiera n’a pas changé et porte toujours son imperméable et ses cheveux quelque peu négligés malgré un maquillage plus net, Carlos fait toujours confiance les yeux fermés mais à contre coeur, l’agent Gardiner est plus suspicieux que jamais au sujet de Kiera, Liber8 marche sur le présent, le gouvernement se mouille et les plus grands terroristes de toute l’histoire sont d’autant plus dangereux… En revanche, Alec semble se tourner vers le futur, cherchant à poursuivre une vie normale alors que les éléments d’un futur certain sont à présent presque tous en place.

Quel chemin prendre ? Les actions du présent influencent-elles sur nos choix de l’avenir ? Que nous réserve cet avenir ? Et que s’est-il passé dans le système interne de Kiera ?

Nouvelle saison, nouveaux épisodes, nouvelles questions et une série fidèle.

Rating: ★★★★☆
Avis: Je suis fan et je le reste.

Rédactrice, webdesigner, rêveuse, gameuse, conteuse, passionnée d'histoire, de musiques originales et sérivore, l'industrie de la télévision (principalement américaine), du cinéma et du jeu vidéo occupent une place prépondérante dans sa vie de tous les jours.

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