Review: Agents of SHIELD « Pilot »

Agents of SHIELD (c) ABC Studios

Agents of SHIELD (c) ABC
Jemma Simmons (Elizabeth Henstridge), Leo Fitz (Iain de Caestecker), Melinda May (Ming-Na Wen),
Agent Coulson (Clark Gregg), Grant Ward (Brett Dalton) & Skye (Chloe Bennett)

Annoncée comme une grosse surprise au Comic Con de San Diego et créée par Joss Whedon (Buffy the Vampire Slayer, Firefly, Dollhouse, the Avengers…), Agents of SHIELD s’annonçait comme la série de la rentrée à ne pas manquer. Même si les adaptations de comic-books sortent au cinéma à un rythme cadencé depuis quelques années, il paraissait difficile – ou même impossible – de résister à une dose hebdomadaire de Marvel tout comme il paraissait difficile de passer à côté de quoi que ce soit portant la patte de Joss Whedon. 

agentsofshield_pilot_caps2Pour en apprendre davantage sur le SHIELD, il avait jusque là fallu se tourner vers les comics. Maintenant, on peut se tourner vers Agents of SHIELD. La série démarre de la même manière que beaucoup d’autres du même genre, et nous présente l’équipe du SHIELD à travers l’arrivée d’un nouveau venu. Ficelle classique, mais ça fonctionne parfaitement parce que cela nous permet de découvrir les principaux rouages d’une organisation à propos de laquelle très peu d’informations ont filtré dans les différentes adaptations cinématographiques Marvel.

La série s’ouvre avec l’agent Grant Ward (Brett Dalton), fraîchement promu à un niveau supérieur au sein du SHIELD. L’homme est un excellent agent, prêt à prendre tous les risques pour accomplir sa mission, et est – comme de bien entendu – légèrement hostile à l’idée de travailler en équipe. Prototype du badass aux cheveux soyeux, Ward est du genre casse-cou et travaille en solo. A cette équipe s’ajoute également l’agent Maria Hill (Cobie Smulders), aperçue dans the Avengers, et l’agent Phil Coulson (Clark Gregg). Qui est censé être mort. Oui oui, mort. Mais qui en fait ne l’est pas, selon le niveau d’accès de sécurité auquel on peut prétendre. Pour ma part, l’agent Coulson est mort, et j’attends de comprendre pourquoi et COMMENT il peut encore être en vie (mon côté un peu terre-à-terre, probablement).

La mission du SHIELD se précise dans nos esprits, et en plus de veiller à la paix mondiale, l’organisation met sur pied une équipe chargée d’enquêter sur le nouveau monde super-héros / super-vilains. La série se place dans la continuité directe de the Avengers, et quelques images furtives nous laissent entrevoir des affiches à la gloire de Tony Stark, la mention de l’agent Romanoff, la tour des Avengers qui surplombe la ville, ou même le bouclier de Captain America. Clairement, cette équipe paraît indispensable pour réguler un peu les activités surhumaines en ville.

La composition de l’équipe fait à peu près appel à tous les clichés du genre:

  • deux clichés de geeks: les scientifiques Leo Fitz (Iain de Caestecker) et Jemma Simmons (Elizabeth Henstridge), toujours le nez rivé sur un écran et/ou un microscope et complètement déconnectés de la réalité du terrain.
  • un vétéran: Melinda May (Ming-Na Wen), à propos de laquelle on ne sait rien en dehors du fait qu’elle ne souhaite pas retourner sur le terrain et qu’elle adore faire du classement.
  • la hackeuse: Skye (Chloe Bennet), qui est capable de hacker à peu près tout depuis son van, faisant ainsi passer les experts informatiques du SHIELD pour des petits rigolos.

On entre ensuite rapidement dans le vif du sujet, après une explosion en plein centre ville. On avait déjà eu le temps de faire connaissance avec un bon père de famille (J. August Richards) qui s’était improvisé héros le temps de sauver une femme qui hurlait dans le bâtiment où avait eu lieu l’explosion. Rendu « anonyme » par une capuche, l’homme abandonne la jeune femme et retourne rejoindre son fils laissé aux bons soins d’un commerçant du quartier. De manière assez prévisible, sa capuche n’a pas suffi à dissimuler son visage, si bien qu’une inconnue entre dans l’équation: une jeune hackeuse du nom de Skye (Chloe Bennet) se met à le suivre et essaie de prendre contact avec lui. On nous familiarise assez rapidement avec le fait que des groupes néfastes pourraient essayer de prendre contact avec cet homme aux capacités surhumaines. Prise de contact supposée qui justifie l’intervention du SHIELD.

"toi, tu vas passer un sale quart d'heure..."

« toi, tu vas passer un sale quart d’heure… »

Les bases de la série sont posées. On n’obtient toujours pas de réponses concernant la manière dont l’agent Coulson a bravé la mort. On en apprend en revanche un peu plus sur le SHIELD même si ce n’est pas non plus la foire aux révélations. On comprend la nécessité de ne pas tout balancer en bloc dans le pilote, mais en revanche le côté un peu étrange de pas mal de répliques prononcées par les protagonistes a quelque chose d’assez perturbant. Pour ne pas dire pénible, surtout lorsque cela donne l’impression qu’on a loupé l’épisode précédent… le comble, pour le pilote d’une série.

Cet épisode d’ouverture ne laisse que peu de place à la présentation appuyée des personnages mais c’est une habitude à prendre avec Whedon, parce qu’il a toujours posé des bases très énigmatiques dans ses pilotes et pris le temps de revenir sur chaque personnage par la suite, avec parfois des épisodes centrés sur un personnage bien particulier. Même si la plupart de ces personnages sont de gros clichés et en paraissent de ce fait en carton, il y aura sans doute quelque chose d’intéressant à en tirer. L’accent est en revanche clairement mis sur Coulson, l’équipe du SHIELD prise comme une entité à part entière, et la hackeuse Skye, fascinée par les super-héros, membre présumée de the Rising Tide,(un site internet centré sur les conspirations et manipulations du SHIELD vis à vis des super-héros) et très méfiante envers le SHIELD.

Je suis assez curieux vis à vis de la suite, parce que jusqu’ici on ne nous avait pas habitués à voir comment les super-héros et personnages un peu puissants étaient perçus à la fois par la population, et à la fois par les factions gouvernementales. Jusqu’ici, le SHIELD s’était contenté d’exploiter les technologies utilisées par des surhommes (Iron Man) et de juguler l’intervention de ces surhommes (Thor, Hulk…). Là, on nous propose de scruter la manière dont le SHIELD limite les dégâts, mais également protège ces surhommes qui pourraient se laisser embrigader par des organisations aux aspirations douteuses de type « contrôle du monde », ou autre.

J’ai malgré tout un peu peur que toute cette promo n’ait servi à rien si Whedon ne rentre pas très rapidement dans le vif du sujet au niveau de l’intrigue, parce que la concurrence est rude sur d’autres chaînes, avec notamment NCIS, produite par la chaîne américaine CBS, et qui fédère encore 19.47 millions de téléspectateurs chaque vendredi avec sa saison 11. Néanmoins, Agents of SHIELD aura tout de même réuni 11.90 millions de téléspectateurs et réalisé le meilleur démarrage d’une drama ABC depuis le carton de V en 2009 (14.3 millions).

Rating: ★★★☆☆
Avis: C’est bien ficelé, c’est drôle, et très rythmé. La patte de Whedon est bien présente, de même que son habileté à pouvoir mélanger plusieurs genres au sein d’un même format. Malgré tout, ce pilote est loin d’être une réussite complète même s’il est tout de même très réussi. Revoir les freaks explosifs sujets d’expériences scientifiques déjà aperçus dans Iron Man 3 a quelque peu fait retomber mon enthousiasme. Démarrer une nouvelle série avec un concept recyclé me pose un sérieux problème et m’amène à me pose pas mal de questions pour la suite, notamment lorsque la série en question veut être de gros calibre et avec une réalisation aussi soignée qu’un film Marvel. Whedon est un auteur à univers et a généralement besoin de temps pour tout mettre en place. Il a également l’imagination fertile et saura sans nul doute proposer du neuf par la suite mais pour ce qui est du pilote – à mon sens – c’est une réussite en demi-teinte. Je m’attendais à mieux. Ou du moins, à un scénario conçu pour l’occasion et non à du déjà vu…

Diplômé en comptabilité, il passe ses journées le nez dans les chiffres et s’évade régulièrement de sa routine avec tout ce qui peut faire fonctionner son imagination. Nomade et très curieux, il est souvent là où on ne l’attend pas. Doté d’un humour assez particulier, il passe souvent pour le misogyne de service mais n’hésite jamais à se caler devant un film ou une série sentimentale pour passer un bon moment ou se vider la tête (parce que comme le disait Elya plus haut : ne pas réfléchir, ça fait du bien de temps en temps !). Il apprécie tout particulièrement the Walking Dead, Misfits, Stargate, Battlestar Galactica et Game of Thrones, mais aussi Star Trek, Fast&Furious, Star Wars, et d’une manière plus générale les films de Tarantino.

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