Review: Outland (1981)

Outland (c) Warner Bros. / the Ladd Company

Outland (c) Warner Bros. / the Ladd Company
Sean Connery (Marshall O’Niel)

A l’occasion de la 14ème éditon des Utopiales, nous avons pu assister à la projection de Outland, qui figurait dans la programmation des séances rétrospectives de films de science-fiction organisées pour cette édition. Réalisé et écrit par Peter Hyams (Timecop, Mort subite, the RelicEnemies Closer… – euh ouais, beaucoup de films avec Jean-Claude Vandamme quoi…), Outland est sorti en 1981 sur nos écrans. 

Quand j’ai vu que figurait dans la programmation un film de science-fiction avec Sean Connery (Highlander, Goldfinger, ou encore the League of Extraordinary Gentlemen)… je me suis dit que ça allait être l’occasion de se payer une bonne tranche de rire. Pas parce que l’acteur a un talent comique quelconque, mais parce que la dernière fois qu’il était apparu dans un film de ce genre, le résultat avait été tout sauf concluant. On se souviendra surtout de Zardoz et de son slip rouge (1974), ou même encore de Meteor (1979) qui ont laissé et laissent encore des souvenirs cuisants dans les mémoires de ceux qui les ont vus ou se risqueraient à les voir.

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Pour replacer Outland dans le contexte, il faut forcément parler des films de science-fiction sortis un peu avant lui. Alien (1979) et Blade Runner (1982) ont laissé une marque profonde dans les esprits, de la même manière que Mad Max (1979 pour le premier, et 1981 pour le second). D’autres ont essayé de surfer sur cette vague et de faire des films de SF dans le même esprit, et on a ainsi vu bourgeonner un peu partout des Galaxy of Terror, ou encore Contamination, qui auraient bien voulu être considérés comme la suite naturelle d’Alien… jusqu’à ce que ne sorte sur les écrans sa vraie suite. A partir de là c’était foutu, et pour les scénaristes à l’imagination peu fertile, il a donc fallu non plus prétendre proposer une suite à Alien, mais en proposer des variantes tout en continuant de repomper [plus ou moins honteusement] ses codes et de réutiliser son univers. Outland a été réalisé dans cette optique et reprend bon nombre d’éléments de Alien, au point qu’on pourrait éventuellement considérer le film comme un spin off du film de Ridley Scott.

Outland, c’est donc l’odeur et le look d’Alien avec un budget à peu près équivalent (16 millions de dollars) et ça essaie d’en avoir la saveur tout en transposant cet univers dans un futur proche. A l’immensité des plans « réalisés dans l’espace » répondent des plans en espace clos ou réalisés derrière d’épaisses portes qui procurent l’illusion d’une vraie station spatiale perdue dans l’espace… Et malgré les effets un peu vieillots et des décors futuristes un peu fantasmés, on y croit malgré tout.

Un policier, William T.O’Neil, accepte le poste de sherif d’une station de forage minier installee sur l’un des quatre satellites de Jupiter. Une serie d’incidents se produisent et les ouvriers ont un comportement tres agressif. Le sherif s’apercoit alors qu’on les dope pour obtenir un rendement meilleur. Seulement la drogue utilisee est tres dangeureuse.

[ Allociné ]

O’Niel (Sean Connery) est le nouveau shérif dans la station où il restera en service deux ans. Inflexible et mû par un sens du devoir inébranlable, quitte à ce que son obstination mette en péril son mariage (on notera comme comme dans beaucoup de films dont le héros est un policier, sa femme s’ennuie à mourir…) ou lui vaille de se mettre beaucoup de gens à dos… L’élément perturbateur est amené dès l’ouverture du fim, lorsqu’un employé de la mine se suicide sous les yeux de ses collègues – parce que oui, un « vis ma vie dans l’espace » aurait été d’une platitude horrible alors il fallait bien un point de départ à base de sang et de têtes qui explosent. Un second employé subit le même sort, si bien que O’Niel décide de s’intéresser à ces deux incidents isolés qui ne semblent inquiéter personne, pas même le superviseur Mark Sheppard (Peter Boyle).

Du côté des acteurs, Peter Boyle (Taxi Driver, Species: 2Malcolm X) et Frances Sternagen (Misery, the Mist…) se partagent les meilleures scènes avec la tête d’affiche, le premier en tant que superviseur un peu borné et le second dans la peau d’un vieux médecin cynique et surmené. On notera également le sous-emploi de James Sikking (Star Trek 3: the search for Spock), dans le rôle du bras droit d’O’Niel dans les forces de sécurité de la station.

Outland est un bon thriller, avec – et je ne m’attendais pas à ça – des personnages solides. Mais ce n’est pas à proprement parler un film de science fiction malgré des décors convaincants, parce que malgré un effort fourni pour crédibiliser l’univers, il manquait – même sans avoir la fibre scientifique plus développée que le commun des mortels – des choses toutes bêtes comme l’influence de la gravité (tout le monde se déplace sans la subir jusqu’à ce que les personnages principaux traversent une zone sans pression) ou alors le fait de réfléchir une seconde à la manière dont un fusil à pompe peut fonctionner dans l’espace… Alors certes, ce ne sont que des détails mineurs, mais ça enlève grandement au vernis de réalisme dont est laqué le film: ou on fait de la SF hyper futuriste à tendance space opera, sans prise sur notre présent (donc sans aucun objet familier), ou on fait quelque chose de temporellement proche de notre époque, mais un minimum crédible de A à Z en veillant à ce genre de détails… De la même manière, en dehors du côté un peu exotique d’une histoire se déroulant dans l’espace, le film aurait très bien pu se situer n’importe où ailleurs en fait.

Le scénario est plus que décent sans être non plus un chef d’oeuvre, et Outland possède son propre rythme – efreiné lorsque nécessaire, mais également très lent dans sa manière d’amener certaines scènes ou certains rebondissements. Dans l’ensemble, les personnages sont travaillés, crédibles, et possèdent leurs propres motivations.

Rating: ★★★☆☆
Avis: Après les échecs de Zardoz et Meteor, on peut enfin dire que Sean Connery a pris part à un bon film de science fiction ! Plus sérieusement, je suis restée accrochée jusqu’à la fin et ai apprécié le film en tenant compte à la fois de son contexte et de l’époque à laquelle il a été produit. L’histoire ne pétait pas des briques, mais était suffisamment travaillée pour me maintenir en place – et éveillée –  jusqu’à la fin du film. Une bonne surprise !

Diplômée en Marketing / Communication et en Médiation culturelle, elle est Editrice Web et Geek à temps plein pour Britishg3eks comme dans la vie réelle. Rompue à l’exercice du reviewing et de la traduction dans le domaine du sports entertainment, passionnée de jeu de rôle et de street art, mauvaise guitariste et longboardeuse débutante, elle parcourt l'Europe et arpente villes et festivals un appareil photo à la main.

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