Review: the Wolverine (2013)

the Wolverine (c) 20th Century Fox / Marvel Entertainment Hugh Jackman (Wolverine)

the Wolverine (c) 20th Century Fox / Marvel Entertainment
Hugh Jackman (Wolverine)

The Wolverine marque la sixième incarnation à l’écran du personnage de comics par l’acteur australien Hugh Jackman (Australia, les Misérables…) qui n’a plus grand chose à prouver dans ce rôle tant son jeu est rodé. Pour ma part, plus les films s’enchaînent et plus j’ai l’impression d’être devant une planche de comics, avec le Logan asocial et bestial que l’on connaît, ses phrases qui font mouche et ses coups de griffes mortels. Là dessus, il n’y a rien à redire et Hugh Jackman maîtrise vraiment son personnage. Par contre, pour ce qui est de la qualité des films Marvel  depuis quelques temps, là c’est autre chose…

On attendait ce film depuis un moment. Wolverine. La lumière sur le personnage, son histoire, ses aventures… Réalisé par James Mangold (3:10 pour Yuma, Walk the Line), le film semblait pourtant parti pour éviter les embûches propres aux films consacrés à un personnage solo ou à la débauche d’effets spéciaux juste pour rendre le film visuellement plus attrayant. The Wolverine est au final un conte à la fois inspiré de la mini-série comics créée par Frank Miller et Chris Claremont (mystérieusement non-crédités au générique…) et présenté comme une suite directe de Xmen: the Last Stand.

La promo alléchante – bien que particulièrement frustrante – durait depuis un moment, couplée à la promo du prochain film de la franchise Xmen: Days of the Future Past donnait un tournis incroyable tant cela mettait l’eau à la bouche, mais donnait également la nausée – et la gueule de bois qui allait avec – à tous ceux qui avaient encore en tête le massacre Xmen: First Class.

L'Immortel

Lorsqu’il était apparu pour la première fois à l’écran, Wolverine était un ermite complètement asocial participant à des combats clandestins au Canada. On le retrouve dans le film pas très loin de cet état sauvage, mais en pire: exit les combats clandestins, ce Wolverine-là vit dans les montagnes et a pour seul « proche » un grizzly (oui, vous avez bien lu) avec lequel il se partage un coin de forêt dans la région. Le mutant est en deuil suite au décès de Jean Grey (Famke Janssen), son ex-coéquipière, la femme qu’il aimait, celle qu’il a été obligé de tuer à la fin de Xmen: the Last Stand pour sauver tout le monde. On comprend bien la logique et les motivations de son isolement, car tout grand asocial qu’il est, Logan a été suffisamment affecté par cette perte et ne souhaite plus rien ressentir de tel. Et pour ne plus rien ressentir et rester tout seul avec sa souffrance, quoi de mieux que l’isolement dans un endroit reculé du grand nord canadien ?

Hugh Jackman (Wolverine)

Hugh Jackman (Wolverine)

J’ai beaucoup apprécié la tentative d’exploration de cette facette du personnage que l’on n’a jamais montré autrement que comme un homme distant sans trop aborder le type de blessures qui l’amenaient à maintenir cette distance entre lui et les autres. En revanche, j’ai trouvé assez inutiles toutes les scènes faisant intervenir Famke Janssen, dans la mesure où les flash-backs en nuisette en dentelle n’apportaient rien à la progression de l’histoire ou même à l’évolution de Wolverine. Le film aurait gagné en fluidité et en concision si ces scènes avaient été absentes, et le tout aurait – à mon sens – été beaucoup plus digeste. Une tentative loupée, qui aurait pu se révéler intéressante…

Pour un film consacré à Wolverine, je l’ai paradoxalement trouvé assez absent. Bien sûr, on le suivait à l’écran et on le voyait changer peu à peu, mais on nous maintenait tout de même à l’écart de l’essentiel: en dehors de flash-backs en nuisette dans un lit, il n’y avait pas de réelle place accordée à l’introspection du mutant, à la méditation sur le sens de la vie et l’immortalité, ou au cheminement de pensée qui l’amena à décider de reprendre contact avec le monde et d’arrêter de se morfondre en attendant la mort. Au lieu de ça, on nous abreuve de scènes trop éclairées, de nuisettes et de scènes au lit avec moult murmures. Vous avez l’impression que je me répète dans cette review ? Si oui, tout est normal et cette review se veut à l’image du film: longue et redondante.

Et sinon... le film ?

wolverine_poster

Wolverine, le personnage le plus emblématique de l’univers des X-Men, est entraîné dans une aventure ultime au cœur du Japon contemporain. Plongé dans un monde qu’il ne connaît pas, il doit faire face au seul ennemi de son envergure, dans une bataille à la vie à la mort. Vulnérable pour la première fois et poussé au bout de ses limites physiques et émotionnelles, Wolverine affrontera non seulement l’acier mortel du samouraï mais aussi les questions liées à sa propre immortalité. [ Allociné ]

Le film commence au Japon pendant la Seconde Guerre Mondiale, avec une reconstitution des bombardements de Nagasaki assez bluffante. Lorsque les premiers avions survolent la zone et que l’alarme retentit, on ne comprend pas dans un premier temps pourquoi tout le monde ne saute pas dans le bunker du camp japonais… La réponse arrive rapidement, apportant avec elle une première vague de détails bizarres:

  • un prisonnier très dangereux se trouve enfermé dans le bunker
  • le prisonnier en question est Wolverine (hein ?!) et on ne sait pas ce qu’il fait là (mais c’est normal)
  • des hommes ont réussi à enfermer Wolverine dans un bunker (on ne nous dit pas comment) (mais c’est normal)

… et là, c’est bizarre. On enchaîne rapidement avec un soldat japonais, le jeune Yashida (Ken Yamamura) qui, au lieu de suivre les ordres, de paniquer ou de pratiquer le suicide rituel avec les autres soldats, libère les prisonniers avec la bénédiction de ses supérieurs (parce que personne n’ordonne de lui tirer dessus pour l’en dissuader), et finit même par libérer Logan. Incompréhension ambiante dans la salle de cinéma, puis l’un de mes voisins conclut que quand même, c’est noble de sa part de libérer les prisonniers. Admettons. Un échange de civilités entre Wolverine et son geôlier plus tard, le mutant sauve ce dernier en l’aplatissant sous une plaque de métal censée le protéger des radiations. Les deux hommes se séparent après que le jeune soldat ait essayé d’offrir son sabre au gaijin en guise de remerciement, et que Logan lui fasse promettre de le lui garder parce qu’il reviendrait le prendre un jour.

Hugh Jackman (Wolverine)

Wolverine (Hugh Jackman), protecteur autoproclamé de Mariko (Tao Okamoto)

Un jour. Ce qui nous ramène à notre époque et à cette japonaise aux cheveux rouges qui suit Logan comme son ombre. Après quelques scènes d’ermitage + solitude au Canada et au cours d’une rixe de bar entre braconniers, Logan ne tarde pas à tomber sur Yukio (Rila Fukushima), émissaire d’un vieil homme mourant que l’on devine être le soldat Yashida sauvé il y a quelques années. Atout jeunesse du film pour accrocher les plus jeunes et visuellement conçue comme un fantasme d’ado à peine pubère avec les cheveux de couleur improbable et un uniforme microscopique, et avec option « sabre japonais » pour lui donner un air dangereux, Yukio est une experte dans la traque et dans le maniement du sabre.

Yukio ramène Logan au Japon et le présente à son maître (Hal Yamanouchi) à l’article de la mort. Et là en fait, d’entrée de jeu, et malgré ma connaissance assez faible des comics, je vois venir la suite mais GROS COMME UNE MAISON… Qu’il s’agisse du plan de Yashida pour récupérer le pouvoir de Logan ou de cette Poison Ivy un peu blondasse insipide sur les bords (Svetlana Khodchenkova) empruntant ostensiblement – mais avec infiniment moins de charisme – à la Poison Ivy de Batman Forever (incarnée à l’époque par Uma Turman) que l’on démasque dès sa première apparition à l’écran…  Yashida prétend comprendre la douleur de Logan de voir les gens qu’il aime mourir alors que lui ne vieillit pas, et rapidement il lui propose de lui transférer son pouvoir pour le libérer de son fardeau, et pour de son côté guérir de sa maladie et continuer à vivre. La proposition est intelligente et permet d’explorer cette faille béante du personnage, renforcée par ce que l’on a pu voir à travers les précédents films et – même si c’est kitsch et inutile d’un point de vue narratif – dans les scènes en flash-back avec Jean Grey.

Hugh Jackman (Wolverine)

Poison Ivy (Svetlana Khodchenkova), dans un genre particulièrement convaincant… ou pas.

Bien entendu, Yashida a plein de projets pour Wolverine et l’attire dans un piège savamment mûri mêlant complots, assassinats et intervention d’assassins Yakuzas. Bientôt, le pouvoir du mutant décline, précisément au moment où il en a le plus besoin et où il lui faut protéger Mariko Yashida (Tao Okamoto), l’innocente, adorable et naïve petite-fille de feu papy Yashida.

Le film se révèle être une suite de faux coups d’éclat de ce genre, entremêlés de scènes de combat horriblement longues et donnant le tournis pour peu que l’on essaie de distinguer quelque chose à l’écran. La scène de l’enterrement de Yashida au cimetière remporte de loin la palme de la pire scène du film, avec d’un côté un service de sécurité ultra performant qui laisse entrer des types armés de fusils à pompe et d’armes tranchantes en tous genres (qui sont faciles à dissimuler, comme tout le monde le sait) et son incapables de quoi que ce soit face aux ravisseurs de Mariko, et de l’autre un Logan privé de son pouvoir qui parvient à accomplir les mêmes prouesses physiques, comme encaisser deux chargeurs, une dizaine de tirs de fusil à pompe et des entailles à l’arme blanche sans aucun problème. Encore une fois: admettons.

Je passerais rapidement sur la « grosse » surprise du film, avec le fait que papy Yashida soit encore en vie et ait fait tout ça pour augmenter sa longévité tout en volant discrètement le pouvoir de Logan. S’il s’est une seconde inquiété du sort de sa petite-fille ou de quoi que ce soit d’autre ? Bien sûr que non. Son plan était-il infaillible et ses alliés bien choisis ? Non. Trois fois non. Cette partie du film était pour moi comme un soufflé trop cuit et donc prompt à retomber rapidement: on nous a abreuvés de scènes de combat, fait défiler des personnages des comics sans ne serait-ce qu’évoquer leurs motivations… et on nous sert comme apogée du film quelque chose qui au final se révèle assez prévisible et qui se résoud très rapidement comparé à l’extrême longueur du film.

Pas mal d’incohérences également, qu’il s’agisse du Logan invincible malgré la perte de son pouvoir (je sais, je fais une fixation là-dessus), le retournement de veste incompréhensible de Harada (Will Yun Lee), entendre Logan conclure que « vivre avec cette honte sera pire que la mort »  et subitement mettre fin à un combat, ou encore le choix de caster Svetlana Kjodchenkova pour n’importe quel rôle existant dans cet film on dans un autre (à la rigueur, plante verte… et encore).

Je n’ai qu’une connaissance légère des comics, donc je ne me prétendrais pas spécialiste en la matière. Je suis allée voir the Wolverine en m’attendant à voir des choses qui ont été plus ou moins bien retranscrites, j’en ai vu d’autres qui m’ont paru complètement loufoques et qui ont peut-être été partie intégrante de la véritable histoire du personnage ou mais qui pourtant m’ont plu… J’ai passé un bon moment, mais en même temps je me suis ennuyée à quelques reprises et me suis surprise à regarder l’heure assez régulièrement. Je reste très partagée parce que ce film comportait beaucoup trop d’incohérences dans le scénario lui-même, et beaucoup trop d’importance accordée aux scènes de combat par rapport à l’histoire, si bien qu’en ressortant de la salle et en dressant un rapide bilan, je ne me souvenais pas de grand chose. J’ai donc vu des samouraïs et des ninjas virevolter dans un tourbillon incessant, des chargeurs de mitrailleuses se faire vider, une Famke Janssen dans des flash-backs qui n’apportaient rien à l’histoire, et un Hugh Jackman au top de sa forme… mais c’est un peu léger pour conclure qu’il s’agit d’un bon film.

Rating: ★★☆☆☆
Avis:  Malgré de bons moments et quelques scènes drôles, je me suis globalement ennuyée devant the Wolverine, jusqu’au générique. La partie qui m’a le plus tenue en haleine, c’est cette scène d’après générique absolument magistrale, mais sur laquelle je vais m’abstenir de spoiler (pour ceux qui souhaiteraient découvrir ça par eux-mêmes ^^).

Originaire de Livingston au Royaume-Uni, elle est diplômée d’un Bachelor degree en Communication et d’un Master de Commerce obtenu en France. Assistante de production dans un laboratoire audiovisuel britannique le jour, elle consacre la plupart de ses nuits au visionnage de séries et films en tous genres et s'est mis en tête de voir tous les Musical présentés à West End.

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